De toute façon à quoi bon? | Adrian |

Me revoilà seul. Enfin seul je le suis rarement mais là j'en avais besoin J'ai besoin de me retrouver et de voir quel salaud je suis. Je fais souffrir deux personnes en étant avec elles. Je ne suis qu'un véritable connard. Je devrais plutôt disparaitre Je devrais disparaitre de cette ville, de leur vie, de la vie en elle-même. En même temps, je suis déjà mort alors je devrais tout simplement me dorer la pilule en plein soleil ce qui règlerait le problème. Mais il n'est qu'une heure du matin et j'ai envie de disparaitre tout de suite, pas au lever du jour. Je regarde ma commode. Oui je suis dans ma chambre, je ne voulais pas me montrer aujourd'hui. Sur le meuble est posé l'un des fameux couteaux-suisse de Mikie. Sauf qu'étant une arme de hunter, la blessure sera plus importante, pourquoi pas. Peut-être que comme ça j'y arriverai.
Je vais donc prendre l'arme d'un pas lent et déterminé. Je la serre dans ma main avant d'aller m'asseoir sur mon lit. Je m'adosse au mur et je replis légèrement les jambes. Je place mon poignet devant moi pendant que de mon autre main je dirige l'arme en question vers ma chaire totalement froide. Je dépose la lame sur celle-ci et d'un geste vif de déchire cette peau si sensible. Je ne grimace même pas. Après tout je le mérite. Je regarde le sang couler le long de mon avant-bras et se répandre sur le tissu blanc de mon tee-shirt. Je laisse passer quelque secondes puis je réitère mon geste sur mon autre poignet. Je suis stupide. Egoïste et lâche. Je cherche à abandonner des gens que j'aime mais à quoi bon rester si au final je les fais encore plus souffrir? Je regarde alors mes deux blessures mais celles-ci commencent déjà à se refermer lentement. Des larmes dévalent mes joues.

"Non putain! Non te refermes pas! Te refermes pas putain!"

Les larmes continuent d'envahir mes joues pendant que ma main droite qui tient le couteau commence à s'acharner sur mon poignet gauche. Je ne veux pas que ça se referme! Je veux souffrir! Je dois partir! J'en suis forcé. Je ne peux pas rester à leurs côtés alors qu'ils souffrent à cause de moi. Je ne cesse de murmurer des "pardon" ou des "désolé" bien qu'ils ne m'entendront probablement jamais. Ma mains s'acharne toujours sur mon poignet. Ma blessure coule à flots et je m'acharne toujours. Je veux avoir mal. je le mérite. Je ne suis qu'un salaud qui ne mérite pas de vivre.

Il fait nuit, je suis encore dans ma chambre, je me prépare comme d'habitude pour aller chasser, mais je suis particulièrement heureux, Tom est revenu vivre au manoir et je ne pouvais pas esperer quelque chose de mieux. Le sourire me vas à ravir, j'ai vraiment l'impression que tout ira mieux à présent. L'espoir m'envahit et irradie mon visage. Je pose mon fer à lisser, je suis tout simplement sublime, je me lève et décide d'aller réquisitionner Tom pour une petite partie de chasse,il ne pourras pas refuser, pas maintenant que nous nous sommes enfin retrouvés. J'oublierais Ethan tant qu'il le faudra pour qu'il puisse enfin être heureux et j'espère honnêtement que ca lui suffira. Je m'approche doucement de sa chambre et entrouvre la porte. Le spectacle que j'y trouve est tout simplement chaotique, a vrai dire je ne m'attendais pas à cela. Mon frère tiens une arme de hunter et se lacère les bras d'une façon assez abjecte. Qu'est ce qu'il lui prends. ? Je n'ose pas bouger pourtant je suis bien conscient qu'il faut que j'intervienne. Je m'approche de lui et chuchote d'une voix douce presque plaintive.

« Tom...Qu'est-ce que tu fais ? »

C'est une question rhétorique évidement, je saisis parfaitement ce qu'il est en train de faire. Je m'empare délicatement du couteau qu'il tiens et m'agenouille près de lui. Je prends son bras dans ma main et aspire doucement le sang qui s'en échappe pour stopper l'hémorragie. Les plaies se referment assez vite et ne laissent bientôt que quelques petites cicatrice blanches. Je sonde alors les eux de Tom et passes mes bras autour de lui, le laissant s'abandonner dans mon étreinte protectrice.

« Je suis là Tom, qu'est-ce qui ne vas pas ? »

Je caresse son dos de façon apaisante pour le calmer.

Je ne me contrôle plus, je suis juste sous le coup de ma rage contre moi-même et ma tristesse. Je continue de m'acharner sur mon bras encore et encore. Je voulais souffrir mais même ça je n'y avais pas le droit. Mon corps déjà mort me le rappelle sans cesse en cicatrisant presque instantanément. J'entends alors la porte de ma chambre s'ouvrir. Je relève légèrement le visage pour voir Adrian s'approcher de moi. Qu'est-ce que je fais? Cela se voit pourtant non? Je te fais souffrir et je me punis pour ça. Je veux répondre mais aucun son ne sort de ma bouche. Je regarde alors Adrian qui prend l'arme en question et me fait ainsi arrêter ma folie destructrice. Il s'agenouille près de moi et je sens ses lèvres se poser sur mon bras alors qu'il boit mon sang. Ce sang n'est que pour lui de toute façon. Personne n'y aura le droit. J'en gémis légèrement. Je regarde enfin mon bras où de fines cicatrices on pris la place des plaies que je venais de m'infliger. Je croise alors les yeux de mon jumeau. Mes larmes ne s'arrêtent pas et quand ses bras entourent mon corps, je m'abandonne totalement à lui, me laissant aller à mes sanglots. Je niche mon visage dans son cou alors que mes larmes glissent le long de sa peau.

"Je suis tellement désolé Adrian... Pardon de te faire souffrir... Je ne suis qu'un salaud et je... Je vous fais souffrir. J'te mérite pas. Tu ne devrais pas me pardonner aussi facilement je... Pardon Adrian..."

Je me raccroche à lui presque désespérément. Je suis désespéré. Je ne veux que disparaitre. Je ne mérite pas cette existence. Même en étant maudis... J'aurai préféré mourir. J'aimerai mourir pour ne plus avoir à faire souffrir le gens que j'aime. Je ne les mérite tout simplement pas.

J'ai rarement vu Tom dans cet état et je ne peux pas m'empêcher de me sentir coupable de l'état dans lequel il est. Mon aptitude a lire dans les pensées me renseigna très vite sur les raisons qui le poussaient a de telles extrémités. Je resserrai mon étreinte, essayant de lui montrer que son frère était là, qu'il ne l'abandonnerait pas quoi qu'il puisse leur arriver. Je caressais son dos de façon apaisante et plongeait mon regard dans le sien. Oui j'étais coupable, tout aurait été plus simple, si nous nous étions contenté d'être des jumeaux et non des amants. Tom n'aurait pas été déchiré entre Ethan et moi, il se serait attaché à lui et notre relation à nous serait restée différente. Je soupirais et tentais de ne plus penser, je ne voulais pas qu'il souffre davantage avec ce que je pouvais bien penser.

« Tom, je suis heureux, je te le promet, tu fais mon bonheur en étant ici près de moi. »

Je tentai vainement de le rassurer et ce n'était pas une tache simple à vrai dire. Oui je continuais de souffrir qu'il ne soit pas complètement à moi, mais je chassais toujours cette image quand elle se présentait dans mon esprit. La jalousie m'avais suffisamment décimé et Tom ne pourrait pas m'offrir plus que je n'avais déjà, je m'étais fait à cette idée avec le temps, je ne lui demanderais rien d'autre que de continuer à m'aimer. Ethan finirait bien par mourir si Tom tenait sa promesse et le bonheur entier m'était envisageable, il me suffisait d'attendre. Je n'avais jamais été patient.

Alors que je continue de pleurer, je sens qu'Adrian ne se sent pas si bien que ça non plus. Il a l'air de s'en vouloir. Mais de quoi bon sang?! Il n'a pas à s'en vouloir de quoi que ce soit! Il a toujours été là pour moi et il le prouve une nouvelle fois aujourd'hui. Je le sens resserrer ses bras autour de moi et ça ne me fait que du bien. Je sais que sur lui je pourrai toujours compter et ça me rassure un maximum. Sans lui j'aurai fait n'importe quoi, comme j'étais en train de faire quelques minutes avant qu'il n'apparaisse dans ma chambre. Ses caresses me font me calmer peu à peu bien qu'en fait, mes sanglots sont toujours là. Je n'arrive pas à réellement me calmer au fond de moi. Je me mets rarement voir jamais dans un état pareil. Ou si je le fais je suis seul. Heureusement que mon frère est là. Sans lui je ne suis rien. Je l'entends me dire qu'il est heureux. Qu'il l'est tant que je suis avec lui. Je ne réponds pas tout de suite. Je fais en sorte qu'il s'allonge sur le dos, sur mon lit, alors que moi je reste dans ses bras mais sur lui. J'ai mon visage niché dans son cou. Je veux respirer son odeur pour me calmer encore un peu plus.

"Alors je resterait près de toi pour toujours. Je ne partirai plus jamais de cette chambre."

Je ne referai plus jamais cette erreur totalement stupide. Je ne dois plus m'engueuler avec Adrian. Il m'est si précieux. Je passe mes bras autour de sa taille si fine tout en ne changeant pas nos positions. Je veux rester dans ses bras. Pour une fois c'est moi qui aies besoin d'être consolé. Je dépose un doux baiser sur la peau de son cou et je viens doucement lui murmurer quelques mots à l'oreille.

"J't'en prie... Pardonne-moi pour tout ça..."

Ces mots ne sont qu'une douce plainte de mon cœur. Je souhaite tellement qu'il me pardonne même si je ne le mérite pas. Il ne doit pas me pardonner, jamais. Je relève légèrement le visage, osant à peine planter mes yeux dans les siens. Mes larmes continuent de couler malgré moi, je n'arrive pas à les arrêter. Je me sens si faible et si nul à cet instant que je voudrais partir loin et me laisser mourir.

Je savais pertinemment qu'il quitterais cette chambre bien plus tôt qu'il ne le penserait, mais je voulais m'efforcer de croire à ses fausses promesses. Pour l'instant il était mien et il le resterait pour l'éternité d'une manière ou d'une autre. Je me surprenais a songer à la transformation éventuelle d'Ethan en vampire. Je ne supporterais pas cette infamie et si Tom venait à lui céder rompant ainsi leur promesse, Adrian le détruirait, ses centaine d'années d'expérience viendraient facilement à bout d'un très jeune vampire. Il resserrait son étreinte avec possessivité. La souffrance qui était la sienne à cet instant n'étais pas faite pour durer, elle ne devait être que temporaire. Je caressais les dreads de mon frère et plongeait mon regard de braise dans le sien.

« Nous seront heureux maintenant, n'est-ce pas Tom. »

Ma question sonnait plus comme une affirmation, je caressai sa joue tendrement. Je ne lui laissai pas vraiment le choix, si moi je parvenais a être heureux en n'ayant qu'une partie de son coeur, comment pourrait il être plus malheureux en ayant a sa merci deux cœur entiers.

« Je ne peux pas te pardonner ça Tom, il n'y a rien a pardonner puisque tu recommencera à le voir, ce n'est pas mon pardon que tu veux, mais mon approbation, tu l'as. »

Je soupirai et me détachai de lui, le penser était une chose, le dire me semblait mille fois plus difficile.

Je ne réponds rien à la question de mon frère. Je suis totalement perdu. Je n'en sais rien si on sera heureux par la suite. Tout simplement parce-qu'avec moi personne ne sera jamais heureux. Je le sais. Je le sens. Adrian a l'air si sûr de lui. Moi je ne le suis pas du tout. Je sais pertinemment que je vais merder quelque-part. C'est pour ça qu'il faut me laisser partir. C'est pour ça qu'il faut m'abandonner. Je ne demande plus rien. Qu'on ne m'aime pas. Qu'on ne 'aime plus. Oubliez-moi, c'est la meilleure chose que vous puissiez faire. Continuez à vivre sans moi, ça n'en sera que mieux.
Je sens alors Adrian se détacher de moi. Je soupire et au lieu de me relever pour m'asseoir à ses côtés je me recroqueville dans mon lit, dos à lui et je ferme les yeux le plus fort que je peux. J'en ai assez de toutes ces histoires. Il ne pourrait pas pour une fois oublier cette histoire-là? Il ne pourrait pas pour une fois ne penser qu'à nous deux? Je ne veux même pas qu'il me touche. Je veux être seul à cet instant précis.

"Je ne te demande rien Adrian. Tu n'aurais pas du intervenir et me laisser terminer. Tu n'aurais vraiment pas du venir."

Je ne me tourne même pas pour le regarder, je n'y arrive pas, je n'y arrive plus. Je le fais souffrir alors pourquoi il continue à s'accrocher? Il n'a qu'à m'abandonner, me laisser seul, m'oublier. Il n'a qu'à oublier qu'il a un frère jumeau. Il n'a qu'à me laisser là maintenant et je terminerai enfin ce que j'ai commencé. Je regarde mon bras, encore recouvert des fines cicatrices que je viens de me faire. Je continuerai quand il sera parti.

J'étais en colére, très en colère, en partie contre Tom et beaucoup contre moi. Le resultat était là une impasse, une belle impasse. Je l'aimais, il nous aimait, nous ne pouvions pas vivre ainsi indéfiniment. Après tout quitte à souffrir autant faire les choses bien, je devais quitter Tom, ca nous ferait du mal mais au final dans quelques années nous en ririons peut être. Cette relation était ridicule et je m'en voulait déjà de lui avoir donné des proportions aussi grotesques. Je me mettais face à Tom et reprit d'une voix docue et monocorde.

« C'était une erreur, une regrettable erreur, je suis ton frère et j'aurais du le rester pardonnes moi. Continuer ainsi est une très mauvaise idée, je préfère qu'on arrête nos frasques et redeviennent des frères normaux, ca prendra le temps que ca prendra, mais c'est mieux pour nous deux, et pour Ethan. La vie qu'on a ne me convient pas, ce n'est pas ce que j'attends d'une relation amoureuse je suis désolé. J'ai besoin qu'on prenne soin de moi et qu'on puisse me donner tout son amour pas juste une petite moitié de coeur partagé. J'vais partir quelques temps histoire de me faire à l'idée et puis tout rentrera dans l'odre. »

Oui j'étais un frein à sa vie et lui à la mienne, on ne pouvait pas continuer il fallait arrêter ce massacre avant qu'il bne se solde par la mort du plus malchanceux de nous trois. Je déposai un dernier baiser sur les lèvres de Tom et me levait pour regagner ma propre chambre ou j'allais anéanti, m'avachir sur le lit.

RP TERMINE

Lâchez-moi avec ça c'est bon et j'en ai rien à foutre si j'le fous en grand sur le forum.
MERDE!

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